©AfreePress-(Lomé, le 3 avril 2020)- Le Chef de l’État Faure Gnassingbé a décrété mercredi 1er avril 2020, l’état d’urgence sanitaire au Togo, avec une batterie de mesures pour lutter efficacement contre le COVID-19. Le premier homme politique à décortiquer ce message, est le président du Nouvel Engagement Togolais (NET), Gerry Komandega Taama.
Le président du NET s’est tout d’abord félicité de la décision du gouvernement d’offrir des équipements adéquats au personnel soignant. Il qualifie la mesure de « très important » et estime qu’elle permettra de protéger le personnel médical. « Il faut aussi renforcer sa formation », suggère-t-il.
Le patron du NET se réjouit aussi de la suspension de la procédure de recouvrement des impôts à l’Office togolais des recettes (ORT) pendant cette période de crise sanitaire. « C’est bien pour la santé des PME PMI. C’est un minimum. Mais il faudra penser à amortir les chômages partiels du personnel », indique-t-il. Le député salue aussi la décision du gouvernement d’exonérer les produits médicaux liés au traitement du Coronavirus, d’impôts, taxes et frais de douane. « …On devrait voir les prix des masques et gels hydroalcooliques baisser, s’il y’a des commandes », pense Gerry Taama. Comment le gouvernement entend-il financer le Fonds de solidarité de 400 milliards de francs annoncé par le Président de la République? Gerry Taama pense qu’il « faudra expliquer » la part de l’état et les lignes budgétaires qui seront sacrifiées.
« Qu’est ce qu’on entend par bonne volonté ? J’aurai moi préféré qu’on en appelle à une contribution volontaire pour constituer une cagnotte qui pourrait par exemple appuyer les efforts du gouvernement. J’espère que des précisons viendront. Il faut avoir les détails de ce budget de 400 milliards », réclame-t-il.
Plus loin, le président du NET s’étonne de l’instauration d’un couvre-feu jusqu’à nouvel ordre sans avoir ordonné la fermeture de certains lieux ouverts au public. « Le couvre-feu, même s’il se limite à Lomé, je ne comprends pas pourquoi on ne ferme ni bars ni restaurants, mais on impose un couvre-feu comme si le virus ne circulait que la nuit », s’interroge-t-il. S’agissant des mesures sociales, notamment la « gratuité de l’eau et et de l’électricité pour les tranches sociales », Gerry Taama estime que « c’est plus un effet d’annonce qu’autre chose ».
« La tranche sociale pour l’eau s’arrête à 10m3, pour un prix du m3 à 190 f, soit 1900 f par compteur et pour trois mois, 5700 f. Pour l’électricité, la tranche sociale est à 40 kw pour 63 f le kw, soit 2520 le mois, ou 7620 f, les trois mois. C’est peu de choses. Surtout n’allez pas commencer à faire jus parce que l’électricité serait gratuite. Et il ne faut pas oublier que très peu de personnes ont des factures qui se limitent aux tranches sociales car les personnes en précarité habitent des maisons en location où les factures sont cumulées. Bien entendu, on ne sait pas comment les tranches sociales seront prélevées sur les compteurs LAFIA et cash power », a déclaré Gerry Taama exigeant du gouvernement, des explications.
Il se demande comment se fera le transfert monétaire promis par le Chef de l’Etat à l’endroit des populations les plus démunies ? « Je déplore aussi qu’on n’opte pas dès à présent sur les tests de masse. Il ne faut pas attendre de présenter les symptômes avant de se faire tester. J’aurai souhaité qu’on dénonce aussi les spéculateurs qui multiplient les prix des produits de première nécessité. Et qu’on publie la mercuriale des prix pour mettre tout le monde d’accord », a-t-il précisé.
Il insiste en fin de compte, sur la réduction des frais de la communication (téléphonie et internet) ce qui n’a pas été pris en compte.
« Plus les gens restent à la maison, plus ils communiquent. Les opérateurs peuvent aussi participer à l’effort de guerre en proposant des tarifs attrayant », souligne-t-il.
Raphaël A.