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#SOCIETE

Interview de Carlos KETOHOU : « Le projet CIS a pour objet de mener des actions directes de façon itinérante et de motiver les autres à faire autant »

©AfreePress-(Lomé, le 18 avril 2020)- La pandémie du coronavirus (COVID-19) a paralysé tous les secteurs d’activité et met en mal le quotidien des populations dans le monde. Au Togo, nombreuses sont les bonnes volontés qui ont pris des initiatives pour soutenir les familles, surtout les plus vulnérables afin qu’elles puissent faire face à la crise sanitaire. C’est le cas de « la Chaîne Itinérante de Solidarité (CIS) », initié dans le pays par le Journal « l’Indépendant Express et en collaboration avec ASVOPE ». Dans cette interview, le patron du journal Indépendant Express, Carlos KETOHOU, revient sur la mise en œuvre du projet en question, ainsi que les objectifs visés.

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Lire l’intégralité de l’interview.

Bonjour, Monsieur Carlos KETOHOU. Vous êtes le Directeur de Publication du Journal L’Indépendant Express et en collaboration avec ASVOPE, vous lancez la Chaîne Itinérante de Solidarité (CIS) en cette période de crise sanitaire. D’abord c’est quoi le projet CSI et d’où est partie l’idée?

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Carlos KETOHOU : Merci, le monde entier fait face désespérément à une pandémie nommée Coronavirus qui sclérose tous les systèmes sociaux et met le cadran du fonctionnement du monde à zéro. Les économies sont asphyxiées, les mouvements sociaux connaissent ralentissement et l’humanité est angoissée par des tristes informations liées aux milliers de morts enregistrés chaque jour. Face à la pandémie, les actions sont multiformes et sont concentrées sur la distribution des kits sanitaires qui sont offerts aux populations pour observer les gestes barrières. Ces kits sont composés essentiellement des masques, des gels hydro alcooliques et les dispositifs de lave-mains. Mais au-delà de tout ceci, au Journal l’Indépendant Express, nous pensons que les confinements décrétés par les gouvernements, la cessation des activités et des mouvements, la torpeur générée par la pandémie entraînent inexorablement des difficultés à vivre et à survivre. Nous avons pensé avec l’association des volontaires pour la promotion des Études ASVOPE, lancé une chaîne itinérante de solidarité qui consiste à offrir aux personnes vulnérables en cette période de crise des vivres et non-vivres : riz, spaghettis, boîtes de conserve, savons, huile, gari, sans oublier les outils de barrières, les masques. Ces personnes vulnérables sont celles qui ont sont menacés de famine en ce moment précis : Veuves et orphelins, personnes âgées sans soutien, handicapés et enfants de rue.

Le projet commence quand? Comment se fera la distribution?

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Carlos KETOHOU : La première action de donc à lieu ce jeudi 16 avril 2020 dans certains quartiers les plus menacés. Chez les talibés, c’est-à-dire les enfants orphelins mendiants dans les alentours de la BTCI à Lomé. Après nous irons à Hanoukopé pour visiter les personnes démunies qui n’ont pratiquement pas de domicile et, qui mangent et dorment le long des rails, lieu communément appelé Akassimé. De formation sociologue, je privilégie l’approche de terrain. Aller vers les cibles et leur offrir les vivres directement sans intermédiaires. C’est ne action humanitaire, ce n’est pas une action publicitaire qui oblige à rassembler d’avance les bénéficiaires dans un état préparé avec de beaux habits et de bonnes mines pour la circonstance. C’est une visite improvisée qui permettra de leur faire les dons dans leur état naturel, directement je le précise et sans intermédiaire. L’expérience a montré que les intermédiaires ne sont pas toujours honnêtes à transmettre les dons aux vrais bénéficiaires. Les sociétés sont souvent marquées par la corruption et les détournements. Selon notre stratégie, nous avons décoré un véhicule reconnaissable par l’esprit du projet. Nous mettons les kits alimentaires dans le véhicule et nous débarquons sur les lieux des bénéficiaires. La délégation de l’Indépendant Express et l’Association des Volontaire pour la Promotion des Etudes (ASVOPE) offre les vivres et repartent après un petit entretien de respect des mesures barrières.

Comment identifierez-vous les couches vulnérables en question?

Carlos KETOHOU : Au Togo comme partout ailleurs, on sait dans quelle localité la misère se lit beaucoup plus sur les visages. On a identifié les lieux, généralement les quartiers pauvres et des cibles dans plusieurs quartiers. Une enquête de milieu sociologique nous a donc permis d’identifier Gbadago, Hanoukopé, Kotokoukondji, Adakpamé, Kagomé, et dans quarter d’autochtones à Sagbado, Ségbé, Agoè, etc.

Vos actions concernent juste Lomé ou pensez-vous allez au-delà?

Carlos KETOHOU : Qui trop embrasse, mal étreint. Nous commençons par Lomé avec les moyens de bord. Si les bonnes volontés nous soutiennent, nous irons au-delà de Lomé. Mais je vous assure que la capitale Lomé est suffisamment gorgée de personnes vulnérables qu’il serait osé finir à les servir pour aller au-delà. Mais nous mettons en projet. Certains estiment que c’est en période qu’on se fait de l’argent et justement en cette période, beaucoup surfent sur ce genre de projet pour se faire du sous dans le dos des pauvres populations.

Quel est le cas de votre projet CSI?

Carlos KETOHOU : Votre question est pertinente. Eau trouble dit-on, gain de pêcheur. Je connais assez parfaitement l’histoire du fonctionnement des ONG, associations, orphelinats, etc. la plupart travaillent à leurs poches et les véritables bénéficiaires et cibles vivent constamment avec la misère et des visages amaigris. Ce n’est pas notre cas. Par principe, personnellement, je cotise toujours une partie de mes revenus que je consacre aux personnes vulnérables, surtout les veuves et les orphelins. C’est ma foi chrétienne qui me le recommande et mon feu père qui me l’a toujours enseigné. Qui aide les pauvres prête à Dieu dit l’adage. Ce projet est initié en raison de la menace réelle qui impose à ces couches la misère totale. Nous l’exécutons en fonds et moyens propres et avec naturellement les soutiens d’amis directs qui ont compris son esprit. C’est l’occasion de dire un grand merci à ceux-là et à ceux qui viendront appuyer pas la suite. C’est un péché de se servir de la misère de la population pour se remplir les poches. Je suis chrétien catholique, je fais l’effort de respecter les principes divins. La Chaîne Itinérante de Solidarité a pour objet de mener des actions directes de façon itinérante et de motiver les autres à faire autant. Cela sauve l’humanité.

Quelles doivent être les attitudes des uns et des autres en cette situation de crise sanitaire liée au COVID 19?

Carlos KETOHOU : On dit souvent qu’il n’y a qu’une seule mort. On ne meurt pas pour revenir à la vie. Même Jésus ressuscité ne vit plus parmi les hommes en corps. Il est monté au ciel. Donc si le monde entier fait face à une réelle menace de mort et ont demandé à chacun de se laver les mains, de porter les masques ou de rester à la maison pour ne point mourir, je pense qu’il est de bon ton, à la limite, obligatoire de respecter ces simples mesures. J’appelle donc à la vigilance et à l’esprit de sagesse et de discipline de chacun à respecter ces mesures pourtant très simples.

Mots de la fin…

Carlos KETOHOU : Le gouvernement togolais a lancé plusieurs actions de riposte, notamment les actions sociales à l’endroit des populations. C’est appréciable et encourageant. Nous exhortons les autorités à poursuivre dans ce sens et à renforcer ces actions surtout sur le plan humanitaire. Nous exhortons les bonnes volontés à se joindre à nous pour réussir cette chaîne itinérante de solidarité en apportant des dons : vivres et non-vivres ou en faisant une contribution financière. Cela permettra de sauver des vies en cette période de pandémie. Le coronavirus existe et tue. Prenons soin de nous ….

Merci

Je vous remercie.

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