©AfreePress-(Lomé, le 1er juillet 2020)- Le décès de l’ancien Premier ministre, Me Yawovi Agboyibo survenu le 30 mai dernier a affecté, aussi bien ses proches que ceux qui l’ont connu sur la scène politique. Dans une note publiée dans la parution N°252 du bimensuel « Focus Infos », Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, du travail, de la réforme administrative et de la protection sociale se dit également « bouleversé » par la disparition de celui qui est considéré comme le “Père de la démocratie” au Togo.
« Des combats, des époques, des souvenirs. Nous sommes nombreux, Togolaises et Togolais, qui l’avions admiré, combattu et respecté. Il fait partie de notre renouveau démocratique, de l’idée et de l’espérance que nous nous faisions, nous faisons et nous ferons du Togo. Il était le modèle, le critiqué et le patriote », écrit ce cadre du parti UNIR (parti au pouvoir).
Pour le natif de Siou, Me Yawovi Madji Agboyibo était un « modèle ».
« De notre longue et riche relation, je garde le souvenir d’un homme entier, fidèle et intransigeant devant les valeurs », précise-t-il.
Gilbert Bawara retient également du parcours de Me Yawovi Agboyibo, un homme éclairé devant toute situation. Malgré son bord politique, le ministre ne regrette pas d’avoir croisé le chemin de l’illustre disparu qui de toute son existence, a été un opposant charismatique du Togo.
« Au lendemain de mon entrée au gouvernement, en 2005, Me Agboyibo m’a fait l’honneur, avec la bénédiction de mon patron, le Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé, qui lui a toujours manifesté une estime sincère et profonde, de m’inviter à partager le breuvage dont il avait eu le mérite dans les années 1980, de défendre la libéralisation. Nous nous retrouvions assez souvent, en ce lieu particulier, à Kodjoviakopé, chaque fois avec le même rituel : montée d’escaliers escarpés et traversée d’une sorte de labyrinthe puis nous nous attablions sur une petite terrasse, en nous adonnant à quelques verres de ce breuvage, et pour cogiter des heures durant sur les voies et moyens pour renouer un dialogue politique structuré et fécond. Je le quittais généralement un peu embrumé, mais encore lucide pour pouvoir retrouver mon bureau à quelques encablures de là ! », se souvient encore, le ministre Bawara.
Comme tout autre Togolais, le ministre Bawara reconnaît la noblesse de la lutte démocratique menée par l’avocat. Le Bélier noir de Kouvé d’après le ministre de Faure Gnassingbé, savait « entretenir et consolider » le bon gouvernement d’ouverture au service de la réconciliation nationale.
« Nous gardons tous de Me Agboyibo quelque chose d’ineffaçable : le Togo en éternel dialogue des hommes et de l’indispensable développement au service de ses filles et fils. Le combat de la tenue de la conférence nationale en 1991 et la promotion du sodabi en sont évocateurs. Je garderai de Me Agboyibo, l’homme politique simple et accessible, viscéralement ancré et attaché à son terroir, à son Kouvé natal au développement et à l’épanouissement duquel il n’avait jamais cessé de se vouer », a salué le ministre Bawara.
Raphaël A.