©AfreePress-(Lomé, le 8 mai 2021)-La journée internationale de la sage-femme (IDM) a été célébrée le 5 mai 2021 à travers le monde. La commémoration cette année, de cette journée a été marquée par la publication du rapport 2021 sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde (SoWMy).
Dans ce rapport, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et la confédération internationale des sages-femmes (ICM), ont attiré l’attention des Etats sur l’importance cruciale d’investir dans des soins de qualité.
« La preuve est faite qu’investir dans les sages-femmes sauve des vies, améliore la santé et renforce les systèmes de santé. Des investissements accrus dans les sages-femmes pourraient sauver jusqu’à 4,3 millions de vies chaque année en évitant 67% de décès maternels, 64% des décès néonatals, et 65% des mortinaissances », ont laissé entendre l’UNFPA et ses partenaires.
Les trois organisations appellent les nations à investir plus pour augmenter le nombre des sages-femmes et surtout, relever le niveau de leur formation initiale, leur formation continue, la réglementation, et leur environnement de travail.
« Pour pouvoir travailler à leur plein potentiel à la sauvegarde des vies, l’amélioration des résultats de santé, le renforcement des systèmes, les sages-femmes doivent recevoir un enseignement adéquat, être correctement formées, et réglementées de façon appropriée. Elles doivent également travailler dans un environnement qui leur permet d’être efficaces ; ce qui inclue de travailler au sein d’une équipe soudée, pluridisciplinaire et qui bénéficie des ressources nécessaires », exhortent-elles.
En ce qui concerne le nombre de sages-femmes, le rapport 2021 sur l’état de la pratique sage-femme dans le monde relève une pénurie de 900 000 sages-femmes. « Seulement 4 pays sur 73 font état d’un effectif suffisant pour répondre efficacement aux besoins des femmes et des nouveau-nés », précise le rapport.
Pour combler les écarts d’ici 2030, l’UNFPA, l’OMS et l’ICM, recommandent fortement le recrutement et la formation de 1,3 millions de nouveaux travailleurs en santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNA) (principalement des sages-femmes en Afrique) au cours des 10 prochaines années.
« Un plus grand nombre de sages-femmes donnerait non seulement l’accès à leurs compétences uniques à davantage de femmes, d’adolescentes et de nouveau-nés, mais cela permettrait aussi de libérer les médecins et le personnel infirmier pour qu’ils puissent se concentrer sur d’autres besoins de santé », souligne le rapport.
Face à ces données alarmantes, l’ICM, l’UNFPA et l’OMS invitent la communauté mondiale à agir « vite » pour mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables et atteindre les ODD 3.1 (réduire le ratio mondial de mortalité maternelle à moins de 70 pour 100 000 accouchements en vie d’ici 2030).
« Il est temps de demander aux donateurs, gouvernements et décideurs de se montrer responsables, de voir que les chiffres parlent d’eux-mêmes et d’investir dans les sages-femmes. (…) Les investissements dans les sages-femmes sont une voie directe (et l’une des stratégies les plus rentables) vers la réalisation d’une couverture complète en matière de santé sexuelle et reproductive et vers la liberté de reproduction pour les femmes et toutes les personnes qui donnent la vie », recommandent les trois organisations.
Raphaël A.