©AfreePress-(Lomé, le 6 octobre 2021)- L’appel à manifestation lancé par les « Femmes pyramides » n’est pas bien accueilli dans les marchés du grand Lomé. Les associations des marchés de la capitale ont décidé de boycotter cette initiative qui selon elles, « risque de compliquer les choses » en cette période de crise sanitaire liée à la Covid-19.
« Nous avions appris que les femmes pyramides sillonnent nos marchés pour demander à nos camarades revendeuses de porter le noir ce vendredi pour manifester leur colère contre la vie chère au Togo. Pour nous, cette initiative, si elle est respectée au niveau des marchés, va plutôt compliquer les choses pour les pauvres revendeuses que nous sommes. Car, quand cette crise de la Covid- 19 a débuté, le gouvernement a fermé des lieux de rassemblement, mais on nous a fait faveur dans les marchés. Nos marchés continuent de s’animer, ce qui montre que le gouvernement est conscient de notre situation et ne veut pas que tombions en faillite. Nous n’allons pas trahir cette volonté du gouvernement de nous accompagner. Nous ne serons pas ingrates envers nos autorités. Nous disons non à cette initiative de manifestation noire. Nous refusons d’être manipulés pour cette fois-ci. Les marchés sont nos bureaux donc, pas question de faire du désordre », a déclaré le porte-parole de l’Association des leaders des marchés de Lomé (ALMaL), Mme Pascaline Dagbuié. C’était lors d’une rencontre tenue, mercredi 06 octobre 2021 à Agoé Assiyéyé, avec les présidentes des associations des marchés de Lomé.
Pour ces leaders des marchés de la capitale, le problème de la vie chère n’est pas un cas particulier au Togo.
« C’est un problème mondial. Donc, pas question qu’on manipule nous les femmes des marchés. Si les femmes pyramides disaient qu’elles veulent chercher des investisseurs pour nos marchés, on allait les suivre. Mais si c’est pour politiser un fait social, nous ne sommes pas d’accord », a précisé Mme Dangbuié.
L’ALMaL estime que l’approche des « Femmes pyramides » ne correspond pas aux valeurs morales des sociétés togolaises.
« Nous avons un président de la République et un gouvernement, si quelque chose ne va pas, approchons nous d’eux ou de leurs intermédiaires et ils vont nous expliquer les choses. S’habiller en noir selon nos coutumes voudrait dire que nous sommes en deuil. Laissons ces raisonnements et prônons la paix », a renchéri pour sa part, la présidente du marché de Hédjranawoé, Mme Adja-Bodé Rabié, membre de l’ALMaL.
À la place du noir, les femmes des marchés du grand-Lomé sont appelées à plutôt porter le blanc pour « exprimer leur gratitude au gouvernement de ne pas fermer les marchés en cette période de crise sanitaire ».
Anika A.