©AfreePress-(Lomé, le 18 octobre 2021)- Dans la région de la Kara (420 km au nord de Lomé), une partie des populations rurales bénéficie désormais d’un dispositif ‘’innovant’’, qui les soulage d’une partie de leurs difficultés.
Ces populations bénéficient de latrines qui génèrent du biogaz, utile essentiellement dans la cuisine et pour la production d’engrais.
Le joyau leur a été offert par l’UNICEF. Il s’inscrit dans la droite ligne de sa mission d’appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique d’inclusion sociale.
Pour toucher du doigt le changement que ce dispositif apporte dans la vie des bénéficiaires, un groupe de journalistes (médias public et privés) a effectué une visite de terrain, du 13 au 16 octobre 2021 dans la région ciblée.
Le constat sur place est appréciable et les populations témoignent de l’efficacité et de la plus-value de ce dispositif innovant.
C’est le cas à Natchiboré, village situé à environ 71 km à l’ouest de la ville de Kara (413 km de Lomé).
Là-bas, l’UNICEF a entièrement financé la construction de latrines qui génèrent du biogaz pour faire fonctionner la cantine scolaire et l’Ecole primaire publique de cette localité.
« C’est une latrine construite en deux blocs (séparés par sexe). A cela, il est ajouté le dispositif qui génère du biogaz. Nous utilisons le gaz pour faire la cuisine de la cantine des élèves (…) Avant, c’était un calvaire. Il faut aller dans la brousse pour chercher du bois, ce qui fatigue les mamans cantines. Mais aujourd’hui avec le gaz généré par cette latrine, le travail est plus facile et ça contribue à l’hygiène dans la cuisine. Un autre avantage, c’est sur le plan assainissement. C’est-à-dire, cette latrine vient renforcer l’ambition du village de mettre fin à la défécation à l’air libre. Puisque les latrines ont besoin d’assez de matières fécales pour fournir assez de gaz, il n’est pas question qu’un élève défèque à l’air libre», a confié à l’Agence de presse AfreePress, le Directeur de l’école primaire publique de Natchiboré, Waré Piyabalo.
La latrine à biogaz est aussi une source de revenus pour cette école.
« Je vous dis que ce joyau est un cadeau formidable que l’UNICEF nous a donné. En dehors du gaz, ça fournit également de l’engrais, ce qui nous a permis de faire un jardin potager pour l’école. Cette année, nous avons vendu beaucoup de légumes de ce jardin, ce qui a aussi contribué à résoudre une partie des besoins de la cantine scolaire », a ajouté M. Waré Piyabalo.
Les latrines génératrices de biogaz sont également fonctionnelles dans les ménages. C’est ce que l’équipe des professionnels des médias a découvert à Tchitchao dans la préfecture de la Kozah, où le ménage de Potcholé Manzibédong est l’heureux bénéficiaire.
« Depuis que l’UNICEF nous a offert cette latrine, notre vie a changé. Avant, on utilisait environ trois tricycles de bois de chauffe par an. Mais ce calvaire est désormais fini. Avec le biogaz, ma femme peut préparer à n’importe quelle heure et nous n’allons plus détruire notre environnement pour couper des arbres et faire du bois de chauffe », nous a-t-il confié.
Etant un cultivateur de profession, M. Mauzibèdong a également fait dans ses cultures, l’expérience de l’engrais produit par la latrine.
« Cette année j’ai fait l’expérience et je vous témoigne ici que mes rendements ont été meilleurs que l’année dernière », a-t-il laissé entendre.
Comment fonctionne la latrine en question ?
Le mécanisme est fondé sur la méthanisation, une réaction qui conduit à laproduction de gaz méthane.
Il s’agit d’un système de production du biogaz en une fosse où débouche une canalisation provenant des latrines.
Le gaz est produit à base d’excréta humains qui se fermentent et produisent du méthane. Ce gaz est ensuite acheminé par un tuyau vers la cuisine. À côté, il est réalisé, une fosse où les excréta sont stockés pour servir d’engrais. A défaut des excréta humain (la matière première), le dispositif peut également accueillir de la bouse de vache pour la production du gaz.
Incident sanitaire?
Selon les experts, le dispositif ne pose aucun problème de santé publique.
« C’est la défécation à l’air libre qui est le véritable problème. Avec ce dispositif, le germe que portent les cacas n’est pas exposé. C’est tout un processus de transformation qui n’est pas visible et qui aboutit à la production du feu. Donc à ce stade même, les germes seront détruits», a expliqué pour sa part, le Directeur régional de la santé de la Kara, Dr Agoro Sibabe.
Il faut préciser que la réalisation de ces latrines de biogaz a coûté environ, sept millions de francs CFA dans les écoles ciblées et un million de francs CFA pour les ménages. Tout ceci financé par l’UNICEF.
A ANIKA (+22891024439)