©AfreePress-(Lomé, le 19 juillet 2022)-Le Togo, la Côte d’Ivoire et la Guinée envisagent de quitter le système d’enseignement monolingue pour l’enseignement bilingue, voire plurilingue.
Et pour preuve, des experts de ces trois pays, bénéficiaires du Programme : « École et langues nationales en Afrique (ELAN) » porté par la Francophonie sont en atelier de restitution à Lomé depuis, mardi 19 juillet 2022.
La rencontre organisée par le ministère des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), l’Organisation internationale de la Francophonie pour l’Afrique de l’Ouest (REPAO) et le Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC) de la Conférence des ministres de l’Éducation des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), vise à permettre un partage des résultats de l’évaluation des acquis scolaires réalisés dans les écoles bilingues ELAN en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Togo.
Lancé en 2016 en réponse au défi de l’amélioration de la qualité de l’éducation en Afrique subsaharienne, le Programme « École et langues nationales en Afrique » propose un appui différencié à des pays membres de la Francophonie pour l’introduction maîtrisée et réussie de l’enseignement bi-plurilingue au primaire (langues nationales africaines-françaises).
Au cours des six dernières années, le Togo et les deux pays de la sous-région ont bénéficié de divers accompagnements en termes de renforcement de capacités des acteurs, l’élaboration des documents d’orientation, de production d’outils didactiques et pédagogiques.
L’atelier de Lomé, confient les organisateurs, va offrir l’occasion aux participants d’évaluer la mise en œuvre de tout ce dispositif dans la perspective dune ‘amélioration de la qualité de l’éducation en orientant les politiques éducatives des pays sur l’éducation bilingue.
« Cet atelier est une étape capitale dans le processus de mise en œuvre de nos différentes politiques linguistiques qui supposent des réformes cruciales pour l’avenir de nos systèmes éducatifs. En Afrique noire francophone, le Français est à la fois la langue officielle et la langue d’enseignement et joue un rôle officiel en termes de langue de toutes les institutions politiques, administratives et scolaires. Cependant, nous sommes persuadés que l’utilisation de nos langues nationales comme langues premières d’enseignement et dans l’aménagement aux côtés du Français comme langue second, est une alternative crédibles pour faciliter l’apprentissage et améliorer les performances des élèves », a indiqué le ministre délégué en charge de l’artisanat, EKE Oudin, représentant son collègue des Enseignements primaire, secondaire, technique.
Pour les autorités en charge de l’éducation au Togo, les résultats de cet atelier serviront à documenter et à éclairer les politiques éducatives dans les pays africains francophones, dont le Togo à travers l’élaboration de programmes scolaires adaptés à l’enseignement bilingue.
D’après les résultats de l’étude ELAN réalisée sur la base des compétences de la lecture, de l’écriture et dues calculs auprès des élèves, le niveau de performances est plus élevé chez les enfants ayant les langues nationales comme langues premières d’apprentissage. Une raison de plus pour la Francophonie de soutenir l’approche d’enseignement bilingue, d’après Mme Mona LAROUSSI Directrice de l’IFEF.
« Pour les premiers apprentissages et dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation, l’enseignement doit se faire dans les langues nationales. C’est un acquis qu’il ne faut pas laisser de côté », a-t-elle recommandé.
Pour renforcer les conclusions de cet atelier, un symposium est prévu les 21, 22 et 23 juillet 2022 à Lomé. Il permettra de mettre plus le focus sur le Togo et de faire le bilan de l’expérimentation et ouvrir des perspectives pour l’enseignement bilingue au niveau national.
Raphaël A.