©AfreePress-(Lomé, le 25 juillet 2023)- Les efforts du Togo dans la résolution du conflit armé au Soudan ont porté leurs fruits. Les consultations tenues à Lomé les 23 et 24 juillet 2023 entre les parties impliquées dans cette crise dans la région du Darfour, ont permis d’enregistrer des progrès significatifs.
Au rang des résultats obtenus à l’issue des deux jours d’échanges à Lomé, il y a la mise en place d’un couloir humanitaire pour acheminer les aides aux populations du Darfour et l’engagement des parties à travailler pour un retour de la paix totale.
« Nos frères qui paient le plus lourd tribu de cette guerre ont choisi de venir au Togo, terre de paix, du dialogue et de réconciliation pour pouvoir trouver les meilleurs chemins possibles pour sortir de cette crise. Ils ont pris un certain nombre de résolutions. Avant tout, mettre un terme à cette guerre, à la tuerie, et tout ce qui les divise. Dans l’immédiat, ils ont décidé d’œuvrer pour arrêter les tueries qui ont marqué la région du Darfour. Le deuxième élément qu’ils ont ressorti, c’est d’œuvrer pour le retour du Sultan, l’une des régions du Soudan, qui a quitté le pays pour aller vers le Tchad pour y trouver refuge. Pour eux, c’est un acte inacceptable qui a choqué. Ils ont choisi de prendre des mesures pour pouvoir restaurer le Sultan dans son sultanat et assurer sa sécurité. Un troisième point soulevé, ce sont les mesures par rapport à la crise humanitaire qui accompagne la guerre. Avec les tueries et les massacres, beaucoup de population a quitté le territoire et ceux qui sont sur place se battent pour avoir accès à la nourriture. Actuellement, il est très difficile pour la communauté internationale de pouvoir venir en aide à la population du Darfour qui est à l’Ouest du pays. Donc ceux qui sont venus à Lomé se sont engagés à assurer la sécurité des humanitaires qui sont prêts et qui voudraient venir en aide à ces populations enclavées et vu la situation géographique et les conditions d’accès à cette partie du territoire, ils ont décidé de mettre à disposition l’aéroport international qui se retrouve dans les mains d’un des groupes armés. D’ici, ils ont appelé et négocié avec ce groupe armé qui a accepté d’autoriser les humanitaires à cheminer les aides par cet aéroport pour les populations », a expliqué Paterne MOMBE, Conseiller aux Affaires Africaines au ministère des Affaires Étrangères du Togo.
Lomé, la capitale des consultations et non de médiation
Pour le ministre des Affaires Étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Prof. Robert Dussey, la réunion de Lomé n’était pas une médiation.
Il était question, selon Prof Dussey, de créer un espace de dialogue ouvert pour les dirigeants du Darfour, dans l’espoir d’atténuer les effets du conflit et de préserver l’unité de la société soudanaise. Ceci pour faciliter la reprise des négociations de paix menées par l’Arabie Saoudite, les États-Unis, les Nations unies et d’autres pays voisins du Soudan.
« Le Togo n’est pas le médiateur dans la guerre au Soudan. Ces assises sont des consultations et non des négociations », a-t-il insisté.
« Le Togo est un arbitre neutre. Nous n’avons aucun intérêt au Soudan. Tout ce qui nous importe, c’est la paix. Le Président Faure Gnassingbé est résolument engagé pour la paix sur le continent. Donc, travailler pour la paix au Soudan, c’est œuvrer pour la paix en Afrique », a déclaré le chef de la Diplomatie togolaise.
Il a invité les protagonistes à parvenir à un compromis pour un retour immédiat de la paix et la préservation des droits des Soudanais.
Pour rappel, les combats qui opposent les paramilitaires (FSR) du général Mohammad Hamdane Dagalo aux troupes régulières (SAF) du général Abdel Fattah al-Burhane ont déjà fait plus de 3 000 morts.
La guerre a contraint près de trois millions de Soudanais à quitter leurs foyers, dont plus de 600 000 ont trouvé refuge à l’étranger, en raison des exactions perpétrées par les deux camps sur les civils.
Raphaël A.