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CEDEAO-France-Niger : Eviter à tout prix le départ de feu…

Papier d’angle par Olivier ADJA

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©AfreePress-(Lomé, le 07 août 2023)- Les relations entre la France et son pré-carré africain, ne sont pas au beau fixe. Et c’est peu de le dire. Avec les pays du Sahel, on peut même oser affirmer que les relations avec la France sont arrivées à un point de non-retour. Et les causes de cette situation ne datent pas d’aujourd’hui. Elles puisent leurs sources dans les rivalités anciennes entre les pays de l’Ouest et la Russie. Mais elles positionnent malheureusement le continent africain dans l’œil du cyclone de cette bataille entre des géants mondiaux.

Genèse d’un bouleversement annoncé

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Nous sommes à l’est de l’Europe. En février 2022, l’armée de Poutine amasse du matériel militaire et des troupes à la frontière avec son voisin et quelques jours plus tard, elle prend d’assaut l’Ukraine, un pays de 603 700 km² situé entre la Russie, la Biélorussie, la mer d’Azov, la Moldavie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne. C’est le pogrom d’une guerre sanglante qui continue de faire des victimes jusqu’à présent. 

Une guerre qui a des répercussions sur la géopolitique mondiale. En Afrique, comme des pions sur un échiquier, les intérêts stratégiques des puissances occidentales et de la Russie commencent à bouger au gré des tirs de mortier et des attaques de drones de Moscou sur Kiev, Kharkiv, Dnipropetrovsk, Donetsk, Lviv et Kryviy. Chaque balle tirée en Ukraine, a des impacts en Afrique et fait des victimes jusque sur les bords du fleuve Niger, situé à des dizaines de milliers de kilomètres de là.

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Les récentes tensions politiques et diplomatiques sur le continent, et les différends croissants entre Paris et ses anciennes colonies au Sahel, en sont les preuves. Que peut faire la France pour redorer son blason terni sur le continent noir…? Une intervention militaire de la CEDEAO au Niger, avec la bénédiction de la France, contribuerait-elle à arranger les choses ? L’Afrique, surtout celle de l’Ouest, va-t-elle servir de terrain de jeu entre les puissances étrangères ? Quelles seront les conséquences d’une telle éventualité ? La CEDEAO est-elle sans reproches dans ce qui arrive en Afrique de l’Ouest ? Décryptage…

Comme un air de guerre froide

L’Afrique de l’Ouest est une zone très convoitée pour ses richesses et ses atouts. Ce qui lui attire, en fin de compte, beaucoup d’ennuis. On le sait très bien, la Russie ambitionne de prendre pied sur le continent et menace, non seulement, les intérêts régionaux de plusieurs pays occidentaux, mais davantage, ceux de la France. Un pays qui entretient des liens historiques, économiques et géopolitiques avec la région. Ces antagonismes sont aujourd’hui exacerbés par d’autres acteurs nouveaux.

Les nouvelles menaces 

À l’orée des années 2010, une menace voit le jour dans la région du Sahel et s’étend jusqu’aux côtes du Bénin et du Togo. Il s’agit du terrorisme. Des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou l’État islamique, exploitant les conflits locaux, les tensions ethniques et les déficiences institutionnelles, prospèrent. Au Mali, au Nigeria, au Niger et au Burkina Faso, des attaques sanglantes se multiplient contre ces États, leurs armées et leurs populations. Incapables de faire face à cet adversaire d’un genre nouveau, les régimes tombent les uns après les autres, à commencer par celui du Mali.

En effet, le 20 mars 2021, au petit matin, une nouvelle inquiétante parcours les capitales d’Afrique de l’Ouest. Le régime d’Ibrahim Boubacar Keita au Mali, n’a pas survécu aux répliques sismiques provoquées par les attaques terroristes et djihadistes contre son pays. L’armée a décidé de prendre les choses en main et accuse l’ancien régime de laxisme et de faiblesse. Le coup a été mené par un Colonel jusque-là, inconnu au bataillon. Le Colonel Assimi Goïta.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend de sévères sanctions à caractère politique et d’ordre économique contre le nouveau régime de Bamako. Assimi Goïta accuse, dans la foulée, la France d’en être l’instigatrice et va aller chercher du réconfort entre les bras de Poutine. Celui-là même qui, quelques années plus tôt, avait pris pied avec les troupes de Wagner, en République Centrafricaine, pour dit-on, sauver le fauteuil de Faustin-Archange Touadera menacé par une rébellion venue, selon les informations, du Tchad voisin.

Une géopolitique mondiale en ébullition

À partir de là, les coups d’État vont s’enchaîner. Après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso… le Niger entre dans la danse. Tour à tour, Alpha Condé et Rock-Marc Christian Kaboré sont déposés par des éléments de leur armée. La dernière en date est celui de Mohamed Bazoum.

Les observateurs politiques et les analystes expliquent ces soubresauts par le retour en force de la guerre froide entre les Occidentaux et la Russie. Chacun cherchant à consolider son positionnement et à prendre contrôle des ressources du continent noir.

En effet, et comme on le sait tous, notre continent possède des ressources naturelles énormes et illimitées. Les Occidentaux ne disent-ils pas que l’avenir de l’humanité se trouve en Afrique ? C’est un continent avec d’importantes ressources inexploitées, des millions de bras valides et corvéables à volonté, et des voies maritimes navigables et accessibles de partout. Ce qui fait de l’Afrique, une région d’intérêt géostratégique pour de nombreuses puissances, chacune cherchant à avoir un accès privilégié à ces richesses, quitte à exacerber les conflits locaux et à perturber la fragile stabilité régionale.

Si la Russie est désormais en avant-garde de cette tendance et n’hésite pas à s’en prendre ouvertement aux pré-carrés établis par les Occidentaux depuis la Conférence de Berlin et le partage de l’Afrique en 1885, la Chine et la Turquie ne sont pas non plus inactives. La Chine en l’occurrence cherche à accroître son influence et son positionnement sur le continent, tout comme les États-Unis, la Turquie, Israël et d’autres acteurs internationaux. Mais, Pékin semble moins belliqueuse et est plus patiente que les autres. Elle préfère travailler à infiltrer les économies locales, à installer des colonies de petites mains chinoises dans les hameaux et contrées les plus reculés des pays d’Afrique, à tisser des alliances avec les petits-gens du continent. Pas la Russie qui a une approche plus conquérante.

Le réveil du nationalisme africain et le refus du paternalisme occidental

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La montée du sentiment nationaliste et panafricaniste, qui verse parfois, dans le populisme, n’est pas pour arranger les choses. Sur le continent, des mouvements panafricanistes ont désormais le vent en poupe et sont incarnés par des figures de proue comme Kemi Seba, Nathalie Yamb ou le professeur Franklin Nyamsi qui sont soutenus par des activistes locaux dans chaque pays. Ces mouvements haussent le ton et réclament un changement de paradigmes dans la gestion de l’Afrique et de ses ressources. Ils ont pris comme tête de Turc, la France, ses bases militaires en Afrique et sa propension à faire preuve d’un paternalisme suranné vis-à-vis des Africains subsahariens. À force de discours engagés, les panafricanistes parviennent à galvaniser les foules et à décider quelques jeunes officiers des armées africaines, à passer à l’acte.

Ces discours trouvent aussi un terrain fertile dans le cœur de la jeunesse africaine. Une jeunesse animée d’un sentiment d’abandon par ses élites. Une jeunesse humiliée en Tunisie qui meurt dans les déserts d’Algérie et de Libye, qui se noie dans la Méditerranée à la recherche d’un bonheur perdue dans leur pays. Tout ceci dans l’indifférence de leurs dirigeants. Ces élites qui veulent aujourd’hui mobiliser des milliers de soldats de plusieurs pays et une importante logistique pour voler au secours de l’un des leurs, déposé par un coup d’État au Niger. Les gens ne comprennent pas. 

Les jeunes africains accusent directement les chefs d’États d’être les causes de leur malheur. Des flux de migrants morts dans le désert pourrissent à l’air libre. D’autres sont ballotés par les flots de la mer Méditerranée et les images font le tour des réseaux sociaux et décuplent le sentiment de révolte et d’indignation d’une opinion africaine qui estime, à tort ou à raison, que ce serait la France et les élites de leurs pays, qui sont à l’origine de ces malheurs.

Les intérêts occidentaux fragilisés

Le Sahel a été pendant longtemps considéré comme un bastion stratégique important de la France, des États-Unis et de l’Europe sous IBK, Blaise Compaoré, ou Mohamed Bazoum. Cependant, à force de coups d’État et de changements de régimes par les armées, le Niger était devenu, de l’avis des observateurs, la seule place forte de l’Occident en Afrique de l’Ouest. Mais ceci vient de prendre fin avec la chute de Mohamed Bazoum.

Le regard de la presse étrangère 

Les déserts du Niger avec leurs gisements d’uranium sont en train d’échapper à la France et les Occidentaux, analyse aujourd’hui la presse étrangère. 

Même si la Russie n’est pour rien dans la mise en œuvre et l’exécution du coup d’État à Niamey, certains médias en France croient, dur comme fer, qu’elle en est la bénéficiaire putative des retombées de ce pronunciamiento. D’autres expliquent qu’il existe des raisons inavouées pour laquelle, non seulement la France, mais aussi l’Union européenne n’abandonneront pas le Niger dans un avenir proche.

On apprend qu’alors que tout le monde se concentre sur la question de la disponibilité de l’uranium, le Niger est devenu, depuis quelque temps, un acteur clé du gazoduc transsaharien qui doit partir du Nigeria vers l’Europe à travers le territoire du Niger et de l’Algérie. Les volumes d’approvisionnement en gaz prévus sont comparables à ceux du Nord Stream.

L’Union européenne et la CEDEAO sont donc tout à fait capables d’intervenir au Niger, car pour l’Europe, après le rejet du gaz russe, il n’existe plus que ceux d’Afrique pour compenser le manque à gagner.

Si le Kremlin parvenait à semer la discorde entre le Niger, l’Occident et la France, et à ramener le pays dans son camp, la Russie deviendrait de facto le maître de toute la région du Sahel, disent-ils. Il lui suffirait de provoquer un changement d’exécutif au Tchad en remplaçant le dictateur militaire au pouvoir, Mahamat Kaka Déby, favorable à l’Occident, par une personne de son choix. Les Russes y travaillent déjà. Les mercenaires de Wagner entraînent les rebelles tchadiens de l’autre côté de la frontière sud, en République centrafricaine, et de l’autre côté de la frontière nord, dans la région du cyrénaïque en Libye. 

Les évènements pourraient dégénérer en un cauchemar géopolitique, redoute pour sa part, le journal De Standaard de Liège en Belgique. « Si le Niger a peu de poids dans le concert des nations, le coup d’État pourrait avoir des répercussions retentissantes. Un renforcement de l’influence russe pourrait être lourd de conséquences sur la guerre qu’elle mène en Ukraine. L’Occident risque de se retrouver du côté des perdants, et ce, à plusieurs égards. En perte d’influence géopolitique, il devra se mettre en quête d’autres fournisseurs de matières premières et ses tentatives d’assécher économiquement l’adversaire militaire qu’est Moscou seront vaines », fait savoir l’auteur de l’article qui est rejoint dans son analyse par les éditorialistes du journal El Periódico de Catalunya en Espagne. Pour ceux-ci, la colonisation du continent africain par l’Europe s’est soldée par un asservissement généralisé, tandis que la décolonisation n’a pas répondu au rêve d’indépendance nourri par les mouvements de libération. “Le Niger revêt une importance stratégique en raison de ses gisements d’uranium. Les putschistes ont neutralisé le président Mohamed Bazoum, qui aura probablement été le dernier dirigeant ouvertement pro occidental de la région. Il ne s’agit pas d’un retour à l’époque de la guerre froide, mais d’une nouvelle lutte pour le contrôle des ressources de l’Afrique. Un capitalisme sauvage. Et le rêve africain de libération reste un cauchemar pour l’Europe », soutient ce journal.


En tout cas, tous sont unanimes à le reconnaître. Les intérêts des Occidentaux sont sérieusement menacés au Sahel. « Le Niger est un carrefour des routes migratoires entre Afrique de l’Ouest et Méditerranée. La perméabilité des frontières libyennes a ainsi fait du Niger un avant-poste de la politique (anti-) migratoire de l’UE au sud, à l’instar de la Turquie à l’est. Le Niger est également devenu un bastion de la démocratie dans une région stratégique et disputée qui s’étend du Sahel au Sahara en passant par l’Afrique du Nord, une région ébranlée par une série de coups d’État militaires et de renversements autoritaires depuis 2020. … La chute des institutions libérales a souvent entraîné une réduction de l’influence occidentale… La raison première est que le Niger fait face à des vents contraires effrayants et qui s’aggravent mutuellement : changement climatique, terrorisme, manque d’avenir pour une société à la démographie galopante pour laquelle il n’existe déjà pas assez d’emplois. Mais il y a aussi une autre raison. Dans la région, nombreux sont ceux qui considèrent l’Ouest, et en tout premier lieu, la France, comme une partie du problème et non de la solution, et pour cause : en se donnant des airs de grands seigneurs, ils ne cherchent en vérité qu’à mettre le grappin sur l’uranium du Niger et à tenir à distance les candidats à l’immigration. Moscou pourrait récolter les fruits de la frustration qui en résulte, comme il l’a déjà fait au Mali. António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a … toutes les raisons de se dire ‘très inquiet’ de la situation. En premier lieu pour les populations locales, les premiers bénéficiaires de cette instabilité institutionnelle étant les groupes terroristes islamistes qui sévissent dans la région. Les événements de Niamey sont évidemment aussi une très mauvaise nouvelle pour la France, mais aussi pour les États-Unis, les partenaires sécuritaires jusqu’ici privilégiés du Niger. À l’inverse, la Russie ne voit sans doute pas d’un mauvais œil l’influence des Occidentaux ainsi fragilisée, sans que l’on puisse pour autant penser qu’elle est directement à la manœuvre derrière ce putsch », analysent nos confrères européens.

Ne l’oublions pas aussi vite, le Soudan traverse actuellement une guerre inexplicable qui oppose deux généraux puissants de l’armée soudanaise. Le général Abdel Fattah al-Burhan et le général Mohamed Hamdan Daglo. De l’avis de plusieurs observateurs, ce conflit est financé et entretenu par des forces étrangères. 

La RDC et la Centrafrique ont connu et connaissent encore leur lot de crise armée. Le Togo, le Bénin et le Nigéria sont régulièrement les cibles de groupes terroristes et ne disposent pas d’assez de troupes et de moyens logistiques pour y faire face. Le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et aujourd’hui, le Niger et même le Sénégal, ont déjà leur quota de problème à gérer. Toutes ses crises pourraient faire basculer l’Afrique de l’Ouest dans le chaos en cas de guerre régionale.

Il est clair que si la CEDEAO se décide à intervenir militairement au Niger, les choses pourraient rapidement dégénérer en un conflit majeur et impliquer d’autres forces, y compris extra africaines. Une sorte de crise à la libyenne ou à la syrienne dans la région. “Les dirigeants du Burkina Faso et du Mali ont déjà publié une déclaration disant qu’une intervention contre le Niger est inacceptable et serait considérée comme une déclaration de guerre. L’Algérie répondra sans aucun doute, la Guinée et la Mauritanie ne resteront pas non plus les bras croisés. Ces pays devront prendre position.


Cependant, une intervention militaire directe des pays occidentaux reste peu probable. L’Ukraine est actuellement une priorité sur l’agenda des nations occidentales, et avec les prochaines élections dans plusieurs pays, le temps est limité pour aborder les problèmes en Afrique. Par conséquent, Paris souffrira le plus. Après les pertes en République centrafricaine et le retrait rapide du Mali et du Burkina Faso, une défaite au Niger portera un autre coup dur à la politique globale de la France, analysent plusieurs sources consultées sur Tweeter.


Il est aussi essentiel de ne pas négliger la situation actuelle au Sénégal, où les protestations prennent de l’ampleur après l’arrestation d’Ousmane Sonko, un opposant ouvertement anti-français.

Il est évident que nous sommes en train d’assister à quelque chose d’inédit et d’historiquement dangereux pour notre espace régional. Quelque chose qui risque de transformer l’Afrique de l’Ouest, en un champ de bataille mondial, si l’on n’y prend garde. 

Les conséquences d’une guerre régionale

L’insécurité dans les pays d’Afrique de l’Ouest a d’ores et déjà des répercussions sur toute la région. Les frontières poreuses facilitent la libre circulation des combattants et des armes, permettant aux groupes extrémistes de se déplacer et de lancer des attaques transfrontalières. Cette situation alimente également d’autres formes de criminalité telles que le trafic de drogue, d’armes et de migrants, ce qui aggrave davantage les tensions. Un conflit institutionnalisé, impliquant une dizaine d’États de la région, produirait des effets désastreux pour tout le continent.

Ce conflit armé (qu’il faut éviter à tout prix) aura un impact dévastateur sur les populations locales. L’Afrique de l’Ouest compte plus de 350 millions d’habitants et des millions de ceux-ci seront contraints de prendre le chemin de l’exil. Certains iront en direction de l’Europe en passant par la Méditerranée, tandis que d’autres, vont se réfugier dans les pays voisins, les plus sûrs évidemment. La chute de l’économie, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’eau potable, seraient gravement compromis, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région.

En bref, la CEDEAO doit revoir sa copie et prendre ses responsabilités pour préserver la paix et la tranquillité régionale. S’il est vrai que les coups d’État ne doivent pas être tolérés, il est aussi vrai que l’organisation sous régionale a laissé faire jusqu’à présent. Une attitude qui a renforcé l’idée, aux yeux de l’opinion publique africaine, que la CEDEAO est impuissante et n’a pas les moyens de sa politique. Attaquer le Niger aujourd’hui reviendrait à se lancer dans une aventure sans lendemain. Les États-Unis eux-mêmes se sont cassés les dents dans une telle aventure en Afghanistan et en Irak en voulant mener des opérations militaires extérieures pour imposer la démocratie. L’Arabie Saoudite s’enlise actuellement au Yemen avec sa guerre importée.

Il est plus judicieux de chercher des solutions endogènes à cette crise, en mettant à contribution des pays qui ont déjà fait leur preuve dans la résolution de pareilles situations dans la région. À l’instar du Togo de Faure Gnassingbé qui semble être actuellement, et sans raison, écarter de toutes les démarches de recherche de paix au profit du Tchad et du Bénin qui n’ont aucune expérience en la matière.

Mais il y a encore de l’espoir et il est encore possible d’éviter un désagrégement de la région. Il est essentiel de noter que les situations politiques et géopolitiques peuvent évoluer rapidement, et de nouveaux développements peuvent survenir et changer les prévisions pessimistes. Les missions de bons offices envoyées à Niamey pourraient bien y arriver. La société civile et les personnes de bonne volonté peuvent aussi jouer ce rôle. Il n’est pas de l’intérêt, ni de l’Afrique de l’Ouest, ni de la communauté internationale, de laisser éclater un conflit dans la région.

Source : Journal Hara Kiri N°161 du vendredi 4 août 2023

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