©AfreePress-(Lomé, 21 septembre 2023)- Depuis la prise du pouvoir par la force au Niger, la situation sécuritaire dans ce pays n’a cessé de se détériorer rapidement, mettant en péril la stabilité et la sécurité des citoyens et des forces de défense et de sécurité (FDS) du pays, rapportent plusieurs sources.
Initialement, indiquent ces personnes, la junte dirigée par le Général TIANI avait justifié son coup d’État par la volonté d’améliorer la situation sécuritaire dans le pays. Cependant, les faits récents révèlent une réalité diamétralement opposée. Par exemple, les opérations militaires menées dans les régions de Niya et d’Almahou ont causé d’importantes pertes tant parmi les FDS que parmi les populations civiles. Des attaques meurtrières ont été enregistrées à Tombole, Bourkou Bourkou, Koutougou, Dogou Saro et Sanam, entraînant de lourdes pertes en vies humaines.
“Il est essentiel de rappeler la situation antérieure à la prise de pouvoir de la junte. Le président élu en 2021, BAZOUM, avait démontré un engagement indéniable dans la lutte contre le terrorisme au Niger. Les investissements massifs dans la défense nationale, avec un budget presque doublé atteignant près de 700 millions d’euros (13,05 % du budget national) entre 2021 et 2023, avaient permis d’augmenter les effectifs des FDS et d’améliorer leurs capacités techniques. Le nombre d’opérations des Forces Armées Nigériennes (FAN) avait augmenté de 23 % au premier semestre de 2023, tandis que les violences politiques avaient reculé de 39 %. Les attaques contre les populations civiles avaient diminué de 49 %, avec une réduction de 16 % de leur létalité.
Ces résultats positifs étaient le fruit de la détermination de BAZOUM, de l’armée, et d’un soutien technique et logistique de la part de partenaires internationaux, notamment la France et les États-Unis. De plus, un dialogue avec certains groupes djihadistes avait été initié pour les amener à renoncer à la violence. Il est important de noter que les actuels membres de la junte, dont le général TIANI et ses collaborateurs, étaient associés à cette stratégie globale de lutte contre le terrorisme sous le président BAZOUM”, rapportent des sources sécuritaires ayant requis l’anonymat.
Ces sources analysent la situation actuelle du Niger en indiquant que la junte au pouvoir semble davantage préoccupée par la consolidation de son pouvoir que par la sécurité nationale et le développement économique et social du Niger. Elle a adopté une rhétorique similaire à celle observée chez ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, en utilisant le prétexte sécuritaire pour justifier son accession au pouvoir et en rejetant la responsabilité des problèmes du Sahel sur la France. Cette propagande politique s’appuie sur des campagnes de désinformation relayées par des acteurs stipendiés et l’industrie russe de la désinformation, font-elles savoir pour finir en soutenant qu’il est incontestable que le coup d’État de TIANI coïncide avec une résurgence des violences terroristes au Niger. “La perspective du retrait des troupes françaises du pays suscite des inquiétudes quant à la sécurité future, notamment étant donné que certaines factions de l’armée nigérienne souhaitent maintenir une alliance technique avec la France”, relèvent-elles.
La junte au pouvoir semble poursuivre un objectif différent, ce qui soulève des préoccupations quant à l’avenir sécuritaire du Niger. Les événements à venir révéleront la réalité de la situation aux yeux du monde.
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