©AfreePress-(Lomé, le 09 novembre 2023)- À moins de deux mois de son départ définitif du Mali, la MINUSMA a réduit ses effectifs de près de 6 000 personnels civils et en uniforme.
Parmi eux, les derniers éléments du contingent togolais, l’un des premiers à être déployés au Mali, se préparent à retourner au bercail.
Le camp de Douentza, dernier site d’implantation de ce bataillon, a été fermé et remis aux autorités maliennes, le 21 octobre 2023, symbolisant la fin de leur mission.
Au cours des dix dernières années, les Casques bleus togolais, militaires et policiers, ont joué un rôle crucial dans la stabilisation du Mali en contribuant à la sécurité des populations civiles et en renforçant les liens de confiance avec les Forces armées maliennes.
Quelques missions importantes
Les troupes togolaises ont principalement été déployées dans diverses localités des régions du Centre du Mali, notamment San, Sévaré, Koro, Diabaly, Gossi, Bandiagara, et finalement Douentza, où elles étaient stationnées depuis 2018. Leur mission consistait à sécuriser, rassurer, protéger et accompagner la population dans leur zone de responsabilité, afin qu’elle puisse vaquer à leurs occupations en toute quiétude.
Les bataillons togolais ont accompli leurs missions grâce à diverses opérations, telles que l’opération “FOURADJI II” en 2018, qui a fourni une aide précieuse aux populations locales, en particulier aux femmes et aux enfants, à travers des consultations médicales gratuites facilitées par la présence de personnel féminin.
L’opération “MONGOOSE” en octobre 2020 a également mis en avant la capacité des casques bleus togolais à collaborer avec d’autres forces internationales pour couvrir plusieurs régions du centre et du nord-ouest du Mali.
Dans la région de Douentza, les bataillons togolais ont joué un rôle essentiel dans la sécurisation de villages, tels que Pétaka, en créant des conditions propices au dialogue intercommunautaire.
Au fil des années, les Casques bleus togolais ont mené plus de 15 000 patrouilles et opérations, contribuant à la sécurité et à la protection de la population civile. Ils ont également participé au règlement des conflits communautaires, effectuant des patrouilles régulières dans la commune de Douentza et les villages environnants.
En outre, les casques bleus togolais étaient présents à Kidal, dans le Nord du Mali, où l’hôpital militaire qu’ils tenaient est devenu essentiel pour les habitants. Le médecin chef de l’hôpital a souligné l’étendue des services fournis, allant des consultations médicales générales aux interventions chirurgicales, en passant par les consultations dentaires, un service vital pour la région.
Les Casques bleus togolais ont également organisé des actions de solidarité en distribuant gratuitement des médicaments au profit de l’hôpital, démontrant leur engagement envers la communauté de Kidal.
Les éléments togolais de la Police des Nations unies (UNPOL) ont également joué un rôle crucial dans la sécurité des populations, effectuant des patrouilles et contribuant à la relance de l’économie locale lors des foires hebdomadaires. Ils ont promu le concept de police de proximité et dispensé des formations aux populations locales et aux forces de sécurité maliennes.
Bien que le contingent militaire togolais ait été réduit à 650 éléments en 2021, son engagement pour la paix au Mali est resté intact.
Durant ces dix dernières années, les Casques bleus togolais ont fait preuve de courage, de loyauté et de professionnalisme en respectant scrupuleusement le mandat et les règles d’engagement des Nations unies. En juin 2023, ce sont 140 agents de l’unité de police constituée du Togo qui ont reçu des médailles en reconnaissance de leurs efforts, de leurs faits d’armes et de leurs sacrifices au service des populations maliennes.
Pour rappel, la MINUSMA est l’une des opérations de maintien de la paix les plus dangereuses pour les Casques bleus. Depuis son installation en 2013, 192 soldats de la paix y ont perdu la vie dans des actes hostiles.
Raphaël A.
